Arum (Arum italicum, Araceae, Arales)

Les noms communs des arums sont le gouet ou pied-de-veau pour Arum maculatum. Zantedeschia aethiopica, originaire d’Afrique du Sud, espèce fréquemment plantée dans nos jardins, est aussi communément appelée arum. Arum serait le nom d’origine égyptienne désignant ces plantes. Il aurait été repris par les Grecs (aron) puis les Romains qui nous l’auraient finalement transmis. Les arums sont des espèces vivaces, herbacées, à feuilles sagittées ou hastées. ——- feuil_arum_ital.jpg Feuille de Arum italicum. —– Les arums possèdent l’inflorescence caractéristique des Araceae. Des fleurs réduites, sans périanthe, enfoncées dans un axe charnu. L’inflorescence est nommée spadice. Les fleurs sont unisexuées (mâles ou femelles) ou stériles. Le spadice est entourée d’une bractée, souvent colorée, la spathe. ——— inflo_arum_ital_leg.jpg Inflorescence de Arum italicum. spt : spathe ; spd : spadice ; amp : ampoule formée par la spathe. ——- La pollinisation chez les arums est très particulière.Les insectes sont attirés par l’odeur du spadice dont, seules les fleurs femelles sont fonctionnelles dans un premier temps (protogynie). Les appendices des fleurs stériles piègent les insectes dans l’ampoule formée par la base de la spathe : ils pollinisent alors les fleurs femelles fertiles. —– arum_inflorescence.jpg Disposition des fleurs dans le spadice de Arum italicum. Photographie et légende : Alexandre Bray —— Après cette pollinisation croisée (allopollinisation), les fleurs mâles deviennent fertiles, les appendices des fleurs stériles femelles se flétrissent, les insectes se chargent de pollen. Quand les appendices des fleurs mâles stériles se flétrissent à leur tour, ils peuvent quitter la spathe qui les piégeaient pour polliniser une autre plante. Ce type de pollinisation croisée obtenue par protogynie couplée à un piégeage des insectes se retrouve aussi chez Aristolochia clematitis. Les inflorescences ont les mêmes formes (convergence morphologique) et le même fonctionnement (convergence physiologique) alors que les 2 taxons n’ont aucune parenté (convergence hétéroplastique). Les convergences hétéroplastiques sont fréquentes dans le monde végétal.