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Pierre Magnol et la botanique

Il naquit à Montpellier le 8 juin 1638. Fils et petit-fils d’apothicaires (nos pharmaciens d’aujourd’hui) du côté paternel le jeune homme va engager ses études à l’une des universités les plus fameuses de l’époque : Montpellier [1]. Très tôt il va se passionner pour l’Histoire naturelle et la Botanique tout en s’intéressant à la Médecine et à la Physique (sa mère était issue d’une famille de physiciens). Ses examens passés brillamment il obtient à 21 ans, soit en 1659, un doctorat en médecine. A partir de cette année là Magnol consacrera une grande partie de son temps à l’étude de la Botanique et fera, pour cela, plusieurs séjours dans le Languedoc, la Provence, les Alpes et les Pyrénées. N’étant pas issu d’une famille très riche on pense qu’il subvint à ses besoins en exerçant la médecine. Plus tard, en 1663, il obtient, grâce à l’intervention d’Antoine Vallot, premier médecin du roi Louis XIV, le brevet de médecin royal, un titre honorifique qui ne s’accompagne d’aucune fonction véritable. En 1664 le poste de « Démonstrateur de plantes » [2] étant vacant à l’université de Montpellier, Pierre Magnol postule à cette fonction mais on écarte sa nomination pour des raisons religieuses. Il faut dire que sa famille a adopté le Calvinisme ; bien que Montpellier soit un bastion du Protestantisme, le Catholicisme romain est religion d’Etat et la discrimination religieuse est toujours en vigueur malgré l’Edit de Nantes signé en 1598 qui avait mis, en France, un terme aux guerres de Religion. En 1667, pour le même motif, la chaire de Professeur de Médecine lui est refusée car la police royale veillait à ce que les Protestants n’accèdent pas à une fonction publique. Pendant 20 ans Magnol campa sur ses positions jusqu’au moment où l’Edit de Nantes fut révoqué en octobre 1685. N’envisageant pas, comme beaucoup de Huguenots le firent alors, de fuir la France, il abjura le calvinisme et se convertit au catholicisme. En 1687 il fut nommé « démonstrateur de plantes » au jardin botanique de Montpellier. En 1693, grâce à la protection du savant naturaliste Joseph Pitton de Tournefort (1656 – 1708) et de Guy-Crescent Fagon (médecin de la Dauphine, de la Reine puis du Roi Louis XIV) il fut nommé docteur à la cour du Roi et suppléant au Jardin royal de Montpellier. Dès lors sa carrière fait des bonds : en 1694 il obtient une chaire à la faculté de médecine de Montpellier puis, en 1697, il devient Directeur du Jardin des Plantes et enfin, en 1709, il est élu membre de l’Académie Royale des Sciences de Paris où il succède à Tournefort mort prématurément l’année d’avant. Magnol ne fera qu’un court séjour dans la capitale et reviendra finir ses jours dans sa ville natale ; malgré les infirmités dues à l’âge, il a 76 ans, il se consacrera jusqu’au bout à son jardin où il collectionne les plantes rares et curieuses. Il s’éteindra le 21 mai 1715. Disons quelques mots de ses travaux en Botanique ; ils lui valurent, de la part des plus grands dans cette discipline une réputation flatteuse. Il entretiendra une correspondance avec les Anglais John Ray et James Petiver, avec Petrus Houttuyn, Jan Commelin et avec le Suisse J.H. Lavater. Son traité de Botanique sur la flore des environs de Montpellier paru en 1676 et sa seconde édition sortie en 1686 feront longtemps référence et serviront de base aux travaux de Linné. Les plantes qui y sont décrites le sont avec une extrême précision et Magnol indique pour chacune d’elles l’habitat ainsi que les propriétés usuelles ou médicinales. Dans un nouvel ouvrage édité en 1689 Podromus historiae generalis plantarum il regroupe, en 75 tableaux, les plantes en fonction de leurs caractéristiques morphologiques et fait apparaître, pour la première fois, la notion de famille dans la classification [3]. En 1697 il fait paraître un catalogue des plantes qui sont rassemblées dans le jardin botanique royal de Montpellier. En 1720, à titre posthume, son fils Antoine Magnol, fait paraître un ouvrage divisé en deux parties : la première traite des herbacées et des arbrisseaux, la seconde des arbustes et des arbres. [1] Lors de sa fondation en 1593 par Pierre Richer de Belleval, le Jardin des Plantes de Montpellier était destiné à la culture des simples mais le projet de Richer dépassa bientôt les seules plantes médicinales qu servaient à l’enseignement des futurs médecins et apothicaires pour devenir un véritable outil d’étude botanique, inédit à l’époque. [2] Démonstrateur : personne qui enseigne ou expose en montrant les choses dont il parle. Le démonstrateur de plantes indiquait ces dernières avec une baguette. Au Jardin des Plantes les cours de chimie étaient faits à la fois par un professeur et un démonstrateur. Le premier rôle était tenu par le médecin ordinaire du roi qui dispensait son enseignement sans jamais s’abaisser à manipuler les drogues. Le second rôle était tenu par le démonstrateur qui appuyait, au moyen d’expériences, les propos de son collègue lorsque celui-ci avait terminé son exposé. A cette époque on distinguait le jardin de démonstration du jardin de production. [3] La botanique scientifique apparaît au 16e siècle ; avec Brunfels et Fuchs la botanique devient réellement une science d’observation et non plus de compilation. Au siècle suivant Ray (1627 – 1705), en Angleterre, invente le concept moderne d’espèce. A la même époque Magnol propose la notion de famille botanique. Pitton de Tournefort (1656 – 1708) introduit la notion de genre. En Suède Linné élabore une classification basée sur les différences des organes sexuels. En France Bernard de Jussieu élabore une classification suivant les parentés naturelles des plantes ; son neveu officialise la famille comme entité naturelle regroupant des genres voisins. magnol.jpg

La Mata Atlantica, une biodiversité en péril

Le biome comprend la forêt côtière atlantique sensu stricto et la forêt d’araucarias plus continentale. C’est un des centres de biodiversité les plus importants pour le Brésil et le monde entier. Elle est constituée par des forêts intérieures composées d’arbres à feuilles persistantes ou caduques (forêts semi décidues), de forêts galeries autour des fleuves et de forêts dites de pins dont l’espèce dominante est en fait Araucaria angustifolia. C’est un des biomes les plus menacés du Brésil : la surface naturelle a été réduite à moins de 5% de sa surface originale soit 52000 km² approximativement. La surface restante est occupée par des propriétaires privés pour plus de 80%, ou par de grandes métropoles telles Rio de Janeiro ou Sao Paulo. Les réserves du patrimoine naturel correspondent à moins de 4% de sa surface initiale. La dégradation de ce biome est due de l’abattage des arbres, à l’agriculture et aux reforestations trop homogènes avec des pins ou des eucalyptus. Les forêts humides deviennent de plus en plus sèches à l’intérieur des terres et sont remplacées par des associations végétales caractéristiques de la Caatinga ou du Cerrado. Des lambeaux de cette forêt sont présents à proximité de grandes villes telles que Rio de Janeiro et Sao Paulo. La biodiversité végétale est très élevée ainsi que l’endémisme. Ainsi, au sud de Bahia, il a été relevé jusqu’à 440 espèces différentes d’arbres par hectare dont plus de la moitié est endémique du Brésil. La forêt abrite aussi de nombreuses espèces animales en danger telles que le singe hurleur roux, le puma, le fourmilier géant, la loutre, le singe araignée, le tamarin lion doré ainsi que 900 espèces d’oiseaux dont 180 sont endémiques.

Description des Boraginaceae

Les Boraginaceae sont toujours des plantes herbacées en Europe mais elles peuvent être ligneuses dans d’autres régions (Ehretia). Elles possèdent fréquemment des poils rigides caractéristiques. Les feuilles sont souvent entières, simples, alternes (rarement opposées), exstipulées. Les cellules des feuilles possèdent souvent des cristaux d’oxalate de calcium. Les plantes contiennent souvent des alcaloïdes. Les fleurs sont ordinairement hermaphrodites, actinomorphes ou zygomorphes chez quelques genres (Echium) et ordinairement pentamères. Les pièces du calice sont libres ou connées à leur base, parfois au delà, à préfloraison imbriquée, rarement valvaire. Les pièces de la corolle sont connées entre elles avec souvent des écailles dans la gorge du tube. Elles sont à préfloraison imbriquée ou tordue, rarement valvaire. Les fleurs sont regroupées en cymes unipares scorpioïdes ou hélicoïdes, elles sont rarement solitaires et axillaires. Les étamines sont insérées sur le tube et sont isomères et alternes aux lobes de la corolle. L’ovaire est supère, constitué de deux carpelles donnant quatre loges uniovulées. Le style est gynobasique entier ou bifide, parfois tétrafide. Les ovules sont unitéguminés, d’anatropes à hémitropes. Le fruit consiste en quatre nucules se séparant tardivement. La semence contient un embryon dicotylédoné avec peu ou pas d’albumen. —– La formule florale des Boraginaceae est ordinairement la suivante : K : 5 ; [C : (5) ; A : 5] ; Gsup : (2)