Samedi 23 avril, dernière journée à Araucarilandia

Pour notre dernière journée a Campos do Jordao, nous faisons le matin une reconnaissance dans un milieu ouvert, relativement sec, a 1700 m d’altitude. Les Asteraceae sont nombreuses comme hier après-midi avec différentes espèces de Baccharis et de Mikania. Rapanaea (Myrsinaceae) sont aussi présents et les Tibouchina sont en fleur. SSCN0238.jpg Fleur de Tibouchina Nous découvrons Lavoisiera cataphracta, une autre Melastomataceae, herbacée, aux feuilles réduites appliquées contre la tige. Nous descendons pour atteindre un milieu plus ferme à Araucaria et Podocarpus (peu nombreux) avec un cortège de Myrtaceae, de Sapindaceae et de Melanostomataceae principalement. Inga (Fabaceae), remarquable par ses feuilles a rachis aile est présent a plusieurs endroits. La diversité du sous-bois est importante avec de nombreuses Bromeliaceae (Guzmania). Apres une pause déjeuner rapide, nous repartons vers un autre site et faisons des identifications sur le bord d’une piste et dans le sous-bois limitrophe. SSCN0237.jpg

Fruits de Psychotria dans le sous-bois

Les Melanostomataceae sont représentées par de nombreuses espèces regroupées en trois genres : Tibouchina, Leandra et Miconia. Nous découvrons un magnifique Drimys winteri (Winteraceae) en fleur, Weinmannia pinnata (Cunnoniaceae) ainsi qu’une Valériane grimpante (Valeriana scandens), une gentiane et une Ericaceae arbustive (Leucothoe). Vers 18 heures, le soleil étant proche de se coucher nous rentrons au refuge.

Vendredi 22 avril, découverte de la forêt à Araucarias

Grâce au décalage horaire, le réveil se fait de bonne heure. La forêt d’Araucarias est encore nimbée dans la brume et couverte de rosée quand nous commençons notre marche. Outre les Araucarias, les plantes que nous identifions appartiennent principalement aux familles suivantes : Myrtaceae, Lythraceae, Melanostomataceae, Onagraceae (dont un magnifique Fuchsia arborescent). SSCN0239.jpg

Araucaria angustifolia

Nous voyons aussi des fougères arborescentes (Cyathea et Dicksonia) et de nombreux bambous (Chusquea). L’après-midi, le biotope visité devient progressivement plus sec. Du stade ombrophile avec des Araucarias majoritaires, nous passons à une association d’Araucarias avec des Podocarpus puis finalement à une savane arborée ou les Asteraceae sont omniprésentes. D’ailleurs, sur le site visité l’après-midi, poussent 15 espèces de Baccharis.

Jeudi 21 avril, arrivée à Sao Paulo

5h55, arrivée à Sao Paulo, après 11h10 de vol sans problème. Heureusement, d’ailleurs. Sur la carte de débarquement, nous devions certifier que nous n’apportions aucune semence. Sans doute par peur d’introduction de maladies ou de pestes végétales. Clayton Lino, président de la réserve de la biosphère de la Mata Atlantica, nous attend avec 2 de ses collègues : Dr Osny, botaniste, et Fabricio Meu, photographe. Clayton nous remet à chacun un dossier d’information sur la protection de la biodiversité au Brésil. La legislation rigoureuse nous empèchera de faire la moindre collecte. Si des échantillons nous intéressent, ils pourront nous être envoyés ultèrieurement avec l’accord de l’IBAMA. Nous faisons aussi le point sur le programme de notre séjour. En fait, la totalité de notre séjour se passera dans la réserve de la biosphère de la Mata Atlantica. Nous allons vers Campo Jordao. Sur le bord de la route, les pieds de Chorisia speciosa sont en fleurs ainsi que quelques Erythrines, des Allamandas, invasifs dans la région, des Peltophorum, des Spathodea. Des Syagrus romanzoffiana étaient plantés près de l’aéroport mais nous en voyons de spontanés le long du parcours. Contrairement au Ficus elastica et au Ricinus communis qui sont naturalisés. SSCN0235.jpg Syagrus romanzoffiana Nous arrivons à Campo Jordao en fin d’après-midi.

La Mata Atlantica, une biodiversité en péril

Le biome comprend la forêt côtière atlantique sensu stricto et la forêt d’araucarias plus continentale. C’est un des centres de biodiversité les plus importants pour le Brésil et le monde entier. Elle est constituée par des forêts intérieures composées d’arbres à feuilles persistantes ou caduques (forêts semi décidues), de forêts galeries autour des fleuves et de forêts dites de pins dont l’espèce dominante est en fait Araucaria angustifolia. C’est un des biomes les plus menacés du Brésil : la surface naturelle a été réduite à moins de 5% de sa surface originale soit 52000 km² approximativement. La surface restante est occupée par des propriétaires privés pour plus de 80%, ou par de grandes métropoles telles Rio de Janeiro ou Sao Paulo. Les réserves du patrimoine naturel correspondent à moins de 4% de sa surface initiale. La dégradation de ce biome est due de l’abattage des arbres, à l’agriculture et aux reforestations trop homogènes avec des pins ou des eucalyptus. Les forêts humides deviennent de plus en plus sèches à l’intérieur des terres et sont remplacées par des associations végétales caractéristiques de la Caatinga ou du Cerrado. Des lambeaux de cette forêt sont présents à proximité de grandes villes telles que Rio de Janeiro et Sao Paulo. La biodiversité végétale est très élevée ainsi que l’endémisme. Ainsi, au sud de Bahia, il a été relevé jusqu’à 440 espèces différentes d’arbres par hectare dont plus de la moitié est endémique du Brésil. La forêt abrite aussi de nombreuses espèces animales en danger telles que le singe hurleur roux, le puma, le fourmilier géant, la loutre, le singe araignée, le tamarin lion doré ainsi que 900 espèces d’oiseaux dont 180 sont endémiques.

Les différentes régions bioclimatiques du Brésil

Les 6 biomes ou écosystèmes régionaux terrestres présents au Brésil sont les suivants : – L’Amazonie, la plus grande forêt tropicale humide du monde, – Le Cerrado, un ensemble diversifié comprenant des savanes herbacées, arborées et des forêts claires, – La Mata Atlântica, les forêts tropicales pluviales atlantiques semi caducifoliées et la forêt à araucarias, – La Caatinga, un écosystème exclusivement brésilien de forêts et fourrés secs, – Le Pantanal, la plus grande forêt tropicale inondée du monde, – La Pampa, une steppe herbacée à arbres et arbustes clairsemés. biome_bresil.jpg Ces biomes peuvent être communs à plusieurs pays sud-américains. C’est le cas de l’Amazonie, du Cerrado, du Pantanal et de la Caatinga.

Fenêtre sur la botanique et la biodiversité