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Anthurus d’Archer (Anthurus archeri, Clathrus archeri)

Différentes personnes, internautes ou auditeurs, m’ont demandé le nom de cette « plante » inconnue dont les bras rouges remarquables se déployaient à l’automne sur le sol de bois de feuillus de nos régions. Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une plante mais d’un champignon, Anthurus archeri, autrefois appelé Clathrus archeri, de la division des Basidiomycètes, des champignons tels que les amanites, les agarics, les bolets, les polypores sur les troncs d’arbres ou des parasites de végétaux (rouilles et charbons). ————– clathrus_archeri_low-2.jpg Anthurus archeri (Clathrus archeri) ————- Le corps, visible sur la photographie ci-dessus, est clair, mesure 5 cm de hauteur et 4 cm de diamètre. Avec ses 4 à 8 bras rouges d’une longueur atteignant 9 cm de longueur, il évoque une pieuvre rendant la reconnaissance facile. Il n’est pas comestible, ce qui va de pair avec son odeur désagréable. Anthurus archeri n’est pas un champignon indigène, c’est-à-dire originaire de nos régions. Sa distribution géographique naturelle est l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il a été aperçu pour la première fois en France en 1920. D’où l’hypothèse que son introduction serait due au transport de spores soit dans des balles de laines destinées à nos filatures soit dans les fourrages des chevaux importés de cette région et destinés à servir sur les champs de batailles français.

Ginkgo biloba (Ginkgoaceae, Ginkoales)

Appartenant aux Gymnospermes, le ginkgo est un arbre dioïque, à feuilles caduques, pouvant atteindre une trentaine de mètres, peu exigeant quant à la nature du sol. Selon certains auteurs, des pieds d’origine naturelle existeraient encore en Chine ; selon d’autre, cette origine naturelle n’est pas prouvée. Le ginkgo est rapporté au Japon de Chine ou de Corée au 12ème siècle. Il devient un arbre sacré dans la religion shintoïste et son bois servait à la construction de temples. Il a été trouvé par des explorateurs européens à la fin du 17ème au Japon. La première description botanique est de Kaempfer en 1690. En 1771, Linné le nomme Ginkgo biloba. Il a été introduit en France en 1780 par Pétigny qui l’aurait acheté en Angleterre pour un montant équivalent à 40 écus d’où son nom français d’Arbre aux quarante écus. Selon les auteurs le nom ginkgo a pour origine un nom japonais tombé en désuétude de l’arbre qui signifie abricot d’argent ou un nom chinois signifiant caduc ou perdant ses feuilles. Il est appelé maidenhair tree en anglais car ses feuilles ressemblent à la fronde de la fougère Adiantum capillus-veneris ou Capillaire (maidenhair fern en anglais). —— ginkgo_biloba_low.jpg Fleurs d’un pied mâle portées sur des rameaux courts. ——- Le ginkgo est surtout connu du public comme étant un fossile vivant et pour la production d’ovules fécondés (appelés « fruits » à tort). En effet, l’histoire évolutive du ginkgo remonte à la fin l’ère Primaire (il y a 250 millions d’années au Permien plus précisément). Cependant, c’est au Secondaire que le genre se diversifie. Ainsi, l’estimation du nombre d’espèces est de 5 à 6 espèces au Jurassique (du temps des dinosaures) et jusqu’à 11 espèces au Crétacé à la fin du Secondaire. Actuellement, il n’existe qu’une seule espèce de ginkgo, Ginkgo biloba, de la famille des Ginkgoaceae, de l’ordre des Ginkgoales et appartenant aux Gymnospermes. D’autres Gymnospermes, les Cycas et les Zamia, ont une histoire évolutive encore plus ancienne puisque les premiers Cycas seraient apparus il y a 300 millions d’années. Comme tous les Gymnospermes, aucun fruit n’est donc formé après la fécondation puisque l’ovule n’est pas compris dans un carpelle. Il s’agit donc seulement d’une graine dont l’enveloppe présente la particularité d’être charnue et malodorante. Le ginkgo produit des flavonïdes et des terpénoïdes ayant des propriétés médicinales. Les feuilles séchées sont utilisées en phytothérapie pour améliorer la circulation artérielle. Les graines servaient aussi en Asie pour faciliter la digestion, pour apaiser la toux et certaines affections cutanées. La synthèse du ginkgolide B, un des terpénoïdes produits par le ginkgo, a valu le prix Nobel de chimie en 1990 à Elias Corey, professeur à Harvard.

Il y a verveine et verveine !

Commençons par la verveine odorante des jardins Verbena hortensis ou verveine hybride dont les fleurs sont groupées en ombelles bombées. Elle est cultivée comme plante annuelle et fleurit à profusion dès la première saison. Les variétés à tiges dressées forment des touffes d’une trentaine de centimètres de haut ; les formes basses à végétation couvrante étalent leurs tiges sur le sol et contribuent à garnir les plate-bandes et les bordures. Les coloris varient du blanc au rose, du rouge au pourpre, du bleu au violet. Cette espèce de verveine a donc une fonction purement décoratrice. Passons à présent à la verveine officinale appelée encore herbe sacrée, herbe aux sorciers, herbe de sang, herbe à tous les maux. Toutes ces dénominations, parfois propres à certaines régions ou à certains pays, ne facilitent pas l’identification des plantes d’où l’usage d’une langue commune universelle pour désigner chaque espèce. Comme chacun sait c’est le latin qui s’est imposé ; ainsi tout jardin botanique accueillant une verveine officinale sera désignée par Verbena officinalis. Sa composition florale la fait ranger dans la famille des Verbenaceae (Voir Planche I). L’aspect général de cette verveine n’incite pas vraiment à la regarder de près. Comme l’a décrite un auteur : c’est une maigre tige rigide, de médiocres feuilles, quelques rameaux grêles et raides, des fleurs petites et inodores, on la croirait un fil de fer ! Cette plante, vivace, très commune dans les champs et les prés secs, est considérée par beaucoup comme une mauvaise herbe ! Dans l’Antiquité romaine on ne se fiait pas aux apparences et la verveine avait été élevée au rang de plante sacrée ; on l’utilisait, certes, pour ses vertus médicinales mais elle servait également aux lustrations et à la purification des autels romains. Les Celtes et les Germains l’employaient dans leurs pratiques de magie et de sorcellerie car c’était une grande guérisseuse. Toute cette gloire est aujourd’hui oubliée car nos infusions de verveine ne sont plus beaucoup faites avec cette espèce, ce que certaines personnes regrettent, mais il est bon de savoir qu’elle soulage les spasmes, augmente la sécrétion lactée, et stimule la digestion (on la trouve encore dans les herboristeries). On utilise plutôt aujourd’hui la verveine odorante, un arbrisseau très cultivé en Algérie et qui pousse bien dans le midi de la France. Cette plante, très parfumée, exhale un arôme citronné quand on froisse ses feuilles ce qui la fait parfois appeler, à tort, citronnelle. Originaire d’Amérique du Sud elle fut introduite en Europe par les Espagnols. Elle peut atteindre 1 mètre de haut et les feuilles, lancéolées, presque sessiles, de couleur vert-pâle, mesurent environ 10 cm de long. Les fleurs sont petites et blanches tirant parfois sur le mauve. Elle possède, même en latin, plusieurs dénominations ; certains la désignent sous le nom de Lippia citriodora, d’autres sous le vocable : Aloysia triphylla ou Verbena triphylla. C’est cette plante qui fournit la « verveine » vendue en pharmacie et en herboristerie (voir planche II). Elle s’utilise en infusions mais elle peut servir à confectionner de délicieuses liqueurs. On en extrait une huile essentielle employée en parfumerie et dans les produits de toilette. Son usage culinaire n’est pas à dédaigner ; ses feuilles, fraîches ou séchées, peuvent servir à aromatiser sauces, marinades et glaces. Son arôme citronné convient particulièrement pour les gâteaux, les entremets et les crèmes. Sur le plan médical elle est fébrifuge, diurétique, antispasmodique, un peu sédative et facilite la digestion ; elle est recommandée également pour les maladies du foie et des reins. Cette espèce appartient aussi à la famille des Verbenaceae. Le mot verveine sert encore à désigner une plante herbacée, peut-être originaire de l’Inde, sous le nom de Verveine des Indes ou Citronnelle. Elle est cultivée en Afrique, en Amérique Centrale et du Sud ; ses feuilles fraîches ou sèches peuvent être utilisées en infusions digestives. On en extrait une huile essentielle aux propriétés analgésiques, anti-inflammatoires et antispasmodiques. Cette espèce appartient à la famille des Poaceae. A cette liste ajoutons la Litsea Cubeba, de la famille des Lauraceae, un arbuste tropical dont les petits fruits n’ont en commun avec le poivre que la forme, d’où le qualificatif de « cubeba » et que l’on appelle plus communément : verveine exotique. Les feuilles et les fleurs de cette plante dégagent une délicate odeur citronnée, évocatrice de fraîcheur. De ses fruits on en tire, par hydrodistillation, une huile essentielle qui a des capacités sédatives, calmantes et anti-inflammatoires avérées. war3.jpg Planches I : Verbena officinalis Planche II : Verbena ou lippia citriodora

Sève brute et sève élaborée

Deux catégories de sèves sont transportées dans les tissus conducteurs de sève : – la sève brute, contenant de l’eau et éléments minéraux prélevés dans le sol, qui va des racines aux feuilles. Elle est aussi appelée sève montante. – et la sève élaborée, contenant de l’eau et sucres formés dans les feuilles par la photosynthèse, qui va des feuilles aux racines. Elle est aussi appelée sève descendante.

Ephémérophytes

Dans les régions désertiques, la pluie est rare et s’évapore au sol qui ne reste pas humide longtemps. Certaines plantes se sont adaptées à ces conditions particulières non pas en adaptant leur morphologie mais en réduisant leur cycle de vie. La germination des graines se fait très rapidement. La plante fleurit après avoir formé 1 à 2 feuilles et donne après la fécondation de nouvelles graines. Ces plantes qui ont un cycle de vie très court, ne durant que de 1 à 3 jours, sont appelées des éphémérophytes.